La sortie du Maroc de la liste grise du GAFI en 2023, reconnaissant ses efforts contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (BC/FT), a eu des répercussions positives notables sur sa réputation et son attractivité économique. Cet accomplissement, directement lié au renforcement de son dispositif de lutte contre la criminalité financière, y compris la prolifération des armes de destruction massive (ADM), a contribué à une confiance accrue des partenaires internationaux. Cette confiance s’est notamment manifestée par l’approbation par le FMI d’une nouvelle ligne de crédit flexible de 4,5 milliards de dollars en 2025, soulignant la solidité des politiques et des fondamentaux économiques du Royaume.
La décision du Groupe d’Action Financière (GAFI) de retirer le Maroc de sa liste grise en février 2023 est intrinsèquement liée aux efforts considérables déployés par le pays dans la lutte contre la criminalité financière, et plus spécifiquement les infractions sous jacentes en lien avec le blanchiment de capitaux (BC), le financement du terrorisme (FT), ainsi que la prolifération des armes de destruction massive (ADM). Cette sortie est une reconnaissance directe des progrès substantiels réalisés par le Maroc dans le renforcement de son dispositif de lutte contre ces menaces.
La présence sur la liste grise du GAFI signifie qu’un pays présente des défaillances stratégiques dans son régime de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Pour être retiré de cette liste, un pays doit démontrer qu’il a corrigé ces déficiences et mis en place un cadre juridique, réglementaire et institutionnel efficace et conforme aux normes internationales du GAFI.
En mai 2024, le GAFI a reconnu les progrès réalisés par le Maroc dans la résolution de certaines des lacunes de conformité technique identifiées dans son Rapport d’Évaluation Mutuelle de 2019. Six recommandations ont ainsi été reclassées, témoignant d’une amélioration continue du cadre réglementaire marocain en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ces réévaluations positives, bien que ne levant pas encore toutes les préoccupations initiales, soulignent la dynamique d’amélioration constante du dispositif national, avec 39 des 40 recommandations du GAFI désormais évaluées comme conformes ou largement conformes
La sortie du Maroc en 2023 est donc la conséquence directe d’une évaluation positive par le GAFI des mesures prises par le pays pour renforcer son dispositif de lutte contre la criminalité financière, y compris :
- Amélioration du Cadre Juridique et Réglementaire : Le Maroc a adapté et renforcé sa législation pour mieux criminaliser le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des ADM, en s’alignant sur les recommandations du GAFI via la publication de la loi n° 12-18 qui modifie et complète la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux.
- Renforcement des Capacités Institutionnelles : Des efforts importants ont été déployés pour renforcer les capacités des autorités compétentes (cellule de renseignement financier marocaine « ANRF », autorités de supervision « BANK AL MAGHRIB, AMMC, ACAPS », forces de l’ordre, justice) en matière de détection, d’enquête et de répression des infractions financières.
- Mise en Œuvre de Mesures Préventives : Des mesures de vigilance à l’égard de la clientèle (Customer due diligence – CDD) ont été renforcées pour les institutions financières et les autres entités assujetties, afin de prévenir l’utilisation du système financier à des fins criminelles. Cet engagement s’est concrétisé par des initiatives clés telles que la création de la Commission Nationale chargée de l’application des sanctions prévues par les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies relatives au terrorisme, à la prolifération des armes et à leur financement CNASNU « Décret n°2-21-484 du 3 août 2021 », l’établissement de l’Observatoire national de la criminalité (ONC) et la mise en place du registre national des bénéficiaires effectifs conformément au Décret n° 2.21.708. Ces actions ont significativement renforcé la capacité du Maroc à contrer le BC/FT.
- Coopération Internationale : Le Maroc a intensifié sa coopération avec les partenaires internationaux en matière d’échange d’informations et d’entraide judiciaire pour lutter contre la criminalité financière transnationale.
- Adoption d’une Approche Basée sur les Risques : Le pays a développé une compréhension plus approfondie des risques de BC/FT et de prolifération auxquels il est exposé et a adapté ses mesures de prévention et de contrôle en conséquence.
Si la sortie de la liste grise est une reconnaissance des efforts passés, elle a également des répercussions positives pour la poursuite de la lutte contre la criminalité financière au Maroc :
- Crédibilité Accrue des Efforts Nationaux : La reconnaissance par le GAFI renforce la crédibilité des efforts déployés par le Maroc au niveau national et international, encourageant une vigilance continue et une amélioration constante du dispositif.
- Facilitation de la Coopération Internationale : La confiance accrue des partenaires internationaux facilite la coopération en matière d’échange d’informations cruciales pour les enquêtes transfrontalières sur le BC/FT et la prolifération.
- Image Positive pour les Investissements : Un système financier perçu comme sûr et transparent, grâce à un dispositif de lutte contre la criminalité financière efficace, renforce l’attractivité du Maroc pour les investissements légitimes.
- Protection du Système Financier National : Un dispositif robuste protège le système financier marocain contre les abus et les risques liés à la criminalité financière, préservant ainsi sa stabilité et son intégrité.
Lien avec l’Approbation de la Nouvelle Ligne de Crédit Flexible du FMI :
- L’approbation par le FMI d’une nouvelle LFC pour le Maroc est directement liée à la reconnaissance de la solidité des politiques et des fondamentaux économiques du pays, ainsi qu’à son engagement continu à maintenir ces politiques. La sortie réussie de la liste grise du GAFI en 2023 a sans aucun doute contribué à cette évaluation positive du FMI.
- Comme le souligne le FMI, le Maroc se qualifie pour la LFC en vertu de ses “cadres institutionnels et politiques très solides et de ses fondamentaux économiques”, de ses “antécédents de mise en œuvre de politiques très solides” et de son “engagement continu à maintenir ces politiques à l’avenir”. La sortie de la liste grise est un indicateur clé de la solidité de ces cadres et de l’efficacité des politiques mises en œuvre.
- La nouvelle LFC, bien que destinée à être utilisée à titre de précaution face à un environnement mondial incertain, renforce les tampons externes du Maroc et offre une assurance contre les risques baissiers. Le fait que le FMI approuve une deuxième LFC consécutive pour le Maroc, avec un accès légèrement inférieur conformément à la stratégie de sortie progressive des autorités, témoigne de la confiance de l’institution dans la gestion économique du pays et dans sa capacité à poursuivre ses réformes.
La sortie du Maroc de la liste grise du GAFI en 2023 est une victoire significative qui témoigne de l’engagement sérieux du pays dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Cette réussite, fruit d’efforts soutenus et de réformes profondes, renforce la crédibilité du Maroc sur la scène internationale, facilite sa coopération avec ses partenaires et contribue à un environnement économique et financier plus sûr et plus transparent. Elle encourage également le pays à maintenir et à renforcer ses efforts pour contrer ces menaces persistantes. La reconnaissance de ces efforts par le GAFI a sans aucun doute joué un rôle positif dans l’évaluation globale du Maroc par le FMI, menant à l’approbation de la nouvelle ligne de crédit flexible.
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