À la 13ème rencontre internationale des hauts représentants chargés des questions de sécurité, tenue à Moscou, le Maroc a mis en lumière l’urgence de la lutte contre la criminalité financière, véritable carburant des menaces transnationales. M. Abdellatif Hammouchi, patron de la DGSN-DGST, a rappelé l’engagement du Royaume à renforcer la coopération internationale et son arsenal juridique national pour contrer des réseaux criminels toujours plus sophistiqués. Découvrez comment le Maroc déjoue les complots du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, en phase avec une vision globale de la sécurité.
La 13e rencontre internationale des hauts représentants chargés des questions de sécurité, organisée par le Conseil de sécurité russe, a rassemblé des chefs et responsables des services de sécurité et de renseignement de plus de 100 pays. Des représentants de la Communauté des États indépendants (CEI), de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), de l’Union économique Euro-asiatique (UEE) et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont également participé à cette réunion, qui s’est tenue du 27 au 29 mai 2025. Cette rencontre présidée par le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou a mis en lumière l’interconnexion croissante des menaces mondiales, soulignant le rôle central de la criminalité financière comme catalyseur du terrorisme et du crime organisé. M. Abdellatif Hammouchi, Directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire du Royaume du Maroc, a réaffirmé l’engagement du pays en faveur d’une coopération internationale renforcée, alignée sur les principes fondamentaux établis par le Groupe d’Action Financière (GAFI).
Le discours de M. Hammouchi à Moscou a dressé un tableau sans concession des mutations des menaces, notamment l’émergence de “terrorisme low-cost” financé par des moyens sophistiqués et la réinvention des réseaux criminels. Le Maroc, à travers ses services de sécurité, a démontré une capacité d’anticipation et de démantèlement remarquable. Entre 2024 et le premier trimestre de 2025, 62 ressortissants étrangers de 25 nationalités différentes, impliqués dans des crimes graves tels que le blanchiment d’argent et le trafic de drogue, ont été interpellés. Ces individus utilisaient des documents falsifiés fournis par des réseaux transnationaux, soulignant l’ingéniosité des criminels financiers pour se déplacer et opérer au-delà des frontières.
La criminalité financière, sous ses diverses formes, est le moteur silencieux de ces menaces. Le blanchiment de capitaux, en particulier, permet de financer les opérations terroristes et les activités du crime organisé, brouillant les pistes et rendant la traçabilité des fonds extrêmement complexe. M. Hammouchi a également pointé du doigt l’utilisation de l’immigration clandestine comme couverture pour des tentatives de piraterie maritime, comme l’incident rapporté entre Tan-Tan et Lanzarote, et les menaces sécuritaires ciblant des vols commerciaux, illustrant une convergence inquiétante entre terrorisme et criminalité transfrontalière.
Face à ces défis, le Maroc a consolidé son arsenal juridique pour lutter contre la criminalité financière, en parfaite conformité avec les standards internationaux et les 40 Recommandations du GAFI. Le plaidoyer de M. Hammouchi pour une “infrastructure sécuritaire commune et indivisible” et un “échange efficace des renseignements” résonne particulièrement avec les recommandations du GAFI dédiées à la coopération internationale, notamment les Recommandations 36 à 40.
Le Maroc se conforme à la Recommandation 36 (Instruments internationaux) en étant partie prenante des conventions internationales pertinentes, telles que la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (Convention de Palerme) et la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme. Ces instruments sont essentiels pour l’instauration d’un cadre juridique permettant une collaboration transfrontalière efficace.
En matière d’Entraide judiciaire (Recommandation 37), le Maroc a mis en place des mécanismes permettant aux autorités judiciaires d’obtenir et de fournir une assistance mutuelle dans les enquêtes, les poursuites et les procédures relatives au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Cela inclut le gel et la confiscation des avoirs criminels, en application de la Recommandation 38. La Loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, telle que modifiée et complétée notamment par la Loi n° 12-18, prévoit expressément des dispositions pour le gel des fonds liés au financement du terrorisme et pour la confiscation des biens issus du blanchiment.
Concernant l’Extradition (Recommandation 39), le Maroc dispose d’un cadre législatif permettant l’extradition de personnes recherchées pour des infractions de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, garantissant ainsi que les criminels ne trouvent pas refuge sur son territoire. Enfin, la Recommandation 40 (Autres formes de coopération internationale) est mise en œuvre à travers les échanges d’informations entre les Unités de Renseignement Financier (URF) via l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), et par la collaboration étroite entre les différentes forces de l’ordre marocaines et leurs homologues étrangers.
Le discours de M. Hammouchi a mis en exergue la nécessité d’une coopération juste et équitable entre les pays, basée sur le principe “gagnant-gagnant”, pour un partage sécurisé et immédiat des informations relatives aux menaces sécuritaires. Cette approche proactive et collaborative positionne le Maroc comme un acteur majeur dans la préservation de la sécurité et de la stabilité internationales face à la complexité croissante de la criminalité financière.
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