Coopération Maroc-Émirats : Face à la Criminalité Financière, l’Union Fait la Force. Découvrez comment ce rapprochement stratégique impulse une nouvelle dynamique dans la lutte contre le blanchiment, le financement du terrorisme et les menaces transnationales, avec un focus pointu sur les enjeux juridiques et réglementaires marocains.
La récente visite d’une délégation des Émirats Arabes Unis au Maroc, du 22 au 24 avril 2025, marque une étape significative dans le renforcement de la coopération bilatérale en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LAB/FT). Organisée en collaboration avec l’Autorité Nationale du Renseignement Financier du Maroc (ANRF), cette initiative souligne la détermination des deux nations à consolider leurs efforts pour contrer les menaces croissantes liées à la criminalité financière, un enjeu global qui ne cesse d’évoluer.
Au cœur de cette rencontre, une série d’ateliers techniques conjoints et de réunions de haut niveau ont permis un échange approfondi de pratiques exemplaires. Les discussions ont notamment porté sur l’application des sanctions financières ciblées, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les dispositifs LAB/FT, les méthodologies d’évaluation nationale des risques, et la supervision des organisations à but non lucratif. Cette dernière thématique est d’une importance particulière au regard de la Recommandation 8 du GAFI, qui enjoint les pays à identifier et évaluer les risques de financement du terrorisme auxquels sont exposés les organismes à but non lucratif (OBNL). Le GAFI préconise l’adoption de mesures ciblées, proportionnées et fondées sur le risque pour protéger ces entités d’une exploitation à des fins terroristes, sans pour autant entraver leurs activités légitimes.
La supervision des casinos et des institutions de jeux, ainsi que les contrôles sur le financement de la prolifération des armes, reflètent une conscience aiguë des vulnérabilités exploitables à des fins criminelles. La nature transnationale de la criminalité financière requiert impérativement une collaboration interétatique pour démanteler les réseaux et interrompre les flux financiers illicites. L’échange d’expertise entre le Maroc et les Émirats Arabes Unis, deux acteurs majeurs de la région MENA, prend ainsi une importance capitale dans ce contexte. À titre d’illustration, la rencontre Bourita/Gorka a mis en évidence les préoccupations concernant les liens entre le Polisario et les réseaux terroristes, désignant les camps de Tindouf comme des zones de non-droit favorisant la criminalité transnationale et soulignant la nécessité d’une coopération internationale accrue.
La loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes, telle que modifiée et complétée par la loi n° 12-18, constitue le socle juridique marocain en la matière. Les circulaires et directives de Bank Al-Maghrib, de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) et de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) viennent préciser et encadrer les obligations des institutions financières et des professions non financières désignées. L’intégration de l’intelligence artificielle dans les dispositifs de surveillance, évoquée lors des discussions, pourrait représenter une avancée significative pour renforcer l’efficacité de la détection et de l’analyse des flux financiers suspects, conformément aux orientations internationales en matière de digitalisation de la conformité.
La préparation aux prochaines évaluations mutuelles, mentionnée par le Président de l’ANRF M. Jawhar Nfissi, souligne l’engagement continu du Maroc à se soumettre à un examen rigoureux de son dispositif LAB/FT. La coopération avec les Émirats Arabes Unis s’inscrit dans cette dynamique, visant à consolider les mécanismes nationaux et à partager les meilleures pratiques pour répondre aux exigences du GAFI et des autres instances internationales.
Cette visite officielle illustre une volonté commune de renforcer la sécurité financière régionale et mondiale. Elle témoigne d’une compréhension partagée des défis posés par la criminalité financière et d’une détermination à y faire face collectivement, en s’appuyant sur un échange continu d’expertise et une coordination accrue. Pour le Maroc, cette collaboration représente une opportunité précieuse de perfectionner son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, en s’inspirant des meilleures pratiques internationales et en anticipant les évolutions futures de la criminalité financière.
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